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Fictions lesbiennes E.G.O.
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19 juillet 2019

2516 - Chapitre 6

CHAPITRE 6

 

Evan examine les données qui sont affichées sur l’écran transparent devant lui. L’air interrogateur il se lance dans différentes combinaisons scientifiques, mais chacune d’entre elles échoue.

 

-          Ça ne fonctionne pas ? dit-il à lui-même.

 

D’autres personnes gravitent autour de lui, des scientifiques à première vue. Habillé de blanc, chacun est soigneusement assis derrière un écran transparent, faisant eux aussi des tests, des calculs. Des bureaux transparents, un clavier tactile sur ce même bureau, un écran tout aussi transparent, permettent à deux scientifiques de travailler en même temps sur un même projet. Tous calculent, manipulent, travaillent sans s’arrêter une minute.

 

-          Numéro 1, que pouvez-vous me dire sur les perturbations à venir ? demande Evan

-          D’après les données des dernières 48 heures, les fluctuations thermiques s’échelonnent non plus à 4 mais à 3h et 38 minutes. 

-          Numéro 6, l’état des ventilateurs ? 

-          En constante diminution, nous sommes à 70% de leur puissance. Les deux ventilateurs avant ont cessé de fonctionner, les autres prennent le relais mais leur capacité à fonctionner va décroitre au fur et à mesure des intempéries. 

 

Evan est soucieux à tout ce qui se dit lorsqu’une fenêtre s’ouvre devant lui sur son écran.

 

-          Monsieur, KAMINSKI est arrivé.

-          Très bien, amenez-le à l’office. Continuez de surveiller cela et faites-moi signe à la première détérioration ou changement.

 

 Le personnel acquiesce.

 

-          André, merci d’être venue. Nous avons une problématique. Venez avec moi.

 

 Il lui montre deux chaises ou s’asseoir.

-          Vous n’êtes pas sans savoir que l’Olympe supporte les différentes intempéries extérieures.

-          Oui

-          Nous arrivons à un stade où votre savoir devient nécessaire.

-          Comment ça ?

-          Vous êtes le meilleur réparateur du Dôme et nous avons besoin de vous pour une mission des plus complexes.

 

André le regarde perplexe pour autant Evan continu :

 

-          A l’extérieur, les ventilateurs cessent de fonctionner un à un, le générateur devient obsolète, il nous en faut un nouveau. Nous avons essayé de le réparer mainte et mainte fois, rien à faire.

-          Qu’attendez-vous de moi ? 

-          Nous allons mener une expédition vers le Sud, nous devons aller dans l’ancienne terre pour récupérer un générateur.

 

André reste bouche bée, ne sachant que répondre. Après quelques secondes de réflexion et réfléchissant à comment annoncer ce qu’il a à dire, il commence :

 

-          Une excursion vers le Sud ? 

-          Oui 

-          Pour récupérer un générateur ? 

-          C’est exact 

-          Je ne peux vous donner une réponse positive. Je serai incapable de marcher des jours entiers, incapable de courir, de me protéger.

-          Mes hommes seront là pour vous, pour vous protéger. Comprenez bien, il en va de la survie de l’Olympe.

 

André comprend très bien ce qui se passe mais il n’est pas l’homme de la situation.

 

-          Je comprends très bien mais à mon âge, je ne peux pas. J’en suis désolée, je suis trop vieux, trop fatigué, regardez-moi, je n’ai plus vingt ans.

Evan se lève de sa chaise avec un regard noir et soucieux. André le regarde en ayant peur de sa réaction. A sa connaissance, personne ne refusait un travail donné par un haut personnel de l’Olympe. On lui fermerait peut-être la boutique et il finirait seul, perdu, rejeté de toute la communauté ou peut-être même banni.

 

Il se lève avec difficulté, les jambes tremblotantes et ajoute : 

 

-           Monsieur, j’ai peut-être la solution à votre problème.

 

**********

 

 

Cela fait maintenant deux semaines qu’André me fait réparer toute sorte d’aimant, fréquenceur, collecteur, bobinage, alternateur… Il trouve que j’apprends vite. En même temps, il ne me laisse guère le temps de me reposer sur mes lauriers. A peine j’en répare un qu’il m’en dépose un autre à faire. J’enchaine tous les jours, du lever du soleil jusqu’au coucher. Il a obtenu une dérogation pour travailler plus tard m’a-t-il dit. C’est la période de l’année la plus surchargée et il a besoin de moi pour atteindre l’objectif : finir le travail en temps et en heure, c’est sa devise.

 

J’ai été assigné à ses côtés et je ne peux refuser de l’aider sous peine d’être mise sous contrôle comme Nico. Ce dernier s’est fait prendre à fouiner partout dans l’Olympe. Lui aussi cherche à s’en aller d’ici, à retourner à notre époque. Un midi, durant la pause déjeunée, il était venu s’installer à notre table et avait raconté ses visites dans différents bureaux. Comment il essayait de découvrir ou se trouvait la salle de contrôle. Le fait de ramasser les poubelles l’amusait car cela lui permettait d’accéder à plusieurs endroits restrictifs. Ce qui était une punition devenait une bénédiction. Malgré tout, à trop fouiller, il s’était fait avoir. Il a maintenant un anneau autour du cou qui le contrôle et est très restreint au niveau de ses attributions de tâches. Mais j’avais bien pris note de ce qu’il racontait ce midi-là. En faisant mine d’être à moitié intéressé pour ne pas être soupçonné, j’avais écouté l’ensemble de ces découvertes et grâce à cela, j’avais pu compléter mon plan.

 

Ce soir-là, André m’annonce qu’il s’agit de la dernière réparation. Dans ma tête, je suis soulagée. Je commence à en avoir marre de faire toujours la même chose et cela m’a ralenti dans mes investigations. Depuis deux semaines, je n’ai pas eu le temps de me promener pour découvrir d’autres coins de l’Olympe et j’ai à peine vu Marion et Alice.

 

-          Ou voulez-vous que je dépose ça André ?  lui demandais-je en vissant la dernière vis du cache de l’amplificateur.

-          Je le ramènerais moi-même. Tu en as assez fait pour aujourd’hui. 

 

Il part dans le cagibi. Je laisse donc l’amplificateur à sa place, me lève de la chaise, range le matériel devant moi sur l’étagère de droite.

 

-          André, je vous dis à demain.  N’ayant pas de réponse je l’appelle à nouveau, André ? 

 

Il revient du cagibi l’air triste et soucieux.

 

-          À demain, répétais-je.

 

Il me regarde et s’avance. Il me prend la main et me glisse la pierre magique dans la paume.

 

-          Pour tout ce que tu as accompli jusqu’à présent et à venir. Cette pierre veillera sur toi, comme tu veilleras sur elle, ajoute-t-il tristement.

-          Je ne comprends pas.

-          C’est un cadeau, répète-t-il en souriant légèrement.

 

Il essaye de garder au fond de lui ce mal-être qu’il a. Il sait qu’il a profité d’elle pour quelque chose qu’il ne peut accomplir et il la jette dans l’inconnu sans même lui dire. Il a honte de lui et pense que ce geste pourrait la protéger là où elle ira.

 

-          Merci, je fus ravi d’avoir cette pierre entre mes mains. Je vais enfin pouvoir l’examiner de plus près mais je suis étonnée aussi qu’il me donne cela. Ça avait l’air tellement important pour lui l’a dernière fois qu’il me l’avait montré.

-          Mais surtout, ne la montre à personne, c’est un secret. Je souris en ajoutant un nouveau remerciement et m’en vais de la boutique.

 

André reste seul, triste, honteux.

-          Ma petite, excuse-moi… et il s’en retourne dans le cagibi.

 

**********

 

Suprême est à son bureau lorsque Evan rentre.

 

-          Qu’elle est la situation ?  demande-t-il.

-          Elle stagne depuis deux jours. L’arrêt d’un des moteurs a permis cela, mais il nous en faut un de remplacement en urgence. Selon les calculs, nous devrons tenir encore un mois. 

 

Suprême se leve de sa chaise.

 

-          Depuis maintenant 300 ans, nous avons survécu à tout cela, nous nous sommes soutenus les uns et les autres malgré les épreuves. Ceci n’est qu’une épreuve de plus qu’il nous faut surmonter.

 

Il se tourne vers Evan :

 

-          L’équipe pour l’expédition est-elle prête ? 

-          Oui tout est en place.

-          Et pour la recrue ? 

-          Le nécessaire a été fait. Maintenant, il faudra attendre leur retour pour être fixé.

 

Suprême se gratte le menton quelques instants et ajoute :

 

-          Qu’en est-il du sérum ? A-t-il agit sur les derniers ? 

-          Sur plus des trois quarts. Il est prévu une seconde dose ce soir même. 

-          Et la recrue, est-elle sous l’emprise du sérum ? 

-          Pas encore.

 

Suprême le regarde sévèrement. 

 

-          C’est pour cela que nous avons prévu une seconde dose. Ils succombent tous à la seconde dose.

-          Je l’espère.

-          Ne vous inquiétez pas Suprême.

-          Il serait regrettable qu’elle compromette l’expédition.

-          Le nécessaire sera fait Suprême.

 

Il regarde Evan sans rien dire mais son regard lui, en dit beaucoup. Evan sait très bien qu’il n’a pas le droit à l’erreur. L’Olympe compte sur lui et lui espère un jour prendre la place de Suprême, pour cela il doit faire face à tout, même à l’impossible.

 

Cette nuit-là, j’ai du mal à trouver le sommeil. Peut-être l’accumulation de fatigue ? L’excitation d’être en possession de cette pierre ? Repenser au passé ? Je cogite dans ma tête, les idées fusent, les souvenirs s’entremêlent lorsque soudain une force inexpliquée plaque chacun de nos corps contre le lit. Je suis la seule réveillée.

 

-          Hey ? Qu’est-ce qu’il se passe ?

 

J’entends le bruit d’un léger moteur grimper sous la tête d’oreiller. Je cherche du regard un moyen de me dégager. J’ai peur, que se passe-t-il ? Quelque chose me pique dans la nuque. La douleur est instantanée. Je sens une vive chaleur se diffuser dans tout mon être, parcourir mes veines,  j’ai l’impression que mes yeux vont exploser, je sers de toutes mes forces le drap sous mes mains puis plus rien, le noir.

 

**********

 

Le réveil est brutal, des gardes rentrent dans la salle et nous font nous aligner un à un. Il s’agit certainement d’une inspection comme cela se fait en prison. La pierre, pensais-je. Je ne l’ai pas caché, juste déposé dans mon sac. S’il la trouve, que m’arriverait-il ? Il ferait le rapprochement avec André. J’ai été bête de ne pas y faire plus attention. Et je repense soudain à l’évènement de cette nuit. Je n’avais pas rêvé, j’avais bien ressenti cette douleur.

 

-          Tous en rang, un à un, répète un garde pendant que je mets mon sweat.

 

L’un d’eux s’approche d’un SEPA. Le jeune homme d’une vingtaine d’années aux cheveux bruns frisés. Il est vrai que depuis notre arrivée ici, je l’avais très peu aperçu. Il est très discret et ce matin-là, mal réveillé. Il ne suit pas le mouvement. Le garde l’a également remarqué et il lui demande de suivre un autre garde qui l’emmène en dehors de la pièce. J’essaye de rester tranquille à l’identique des autres qui sont en l’occurrence bien calme et obéissent par rapport aux autres jours.

 

L’un des gardes se dirige vers moi :

 

-          Alix JASO ? 

-          Oui, répondis-je en avalant ma salive

-          Prenez vos affaires et suivez-moi.

 

J’exécute ces ordres, je n’ose même pas demander où. Les autres me regardent partir sans un mot, sans signe de stupeur ou de peur. Ils sont neutres avec un semblant de regard vide. On arrive dans une grande salle et j’aperçois André avec un autre homme. A le voir, cela me rassure, je me sens plus sereine de connaitre quelqu’un mais ma sérénité est de courte durée. Il s’approche doucement de moi et me dit pendant que vais à leur rencontre : 

 

-          Excuse-moi Alix, mais c’était le seul moyen…

 

Le seul moyen de quoi ?

 

Pourquoi s’excusait-il ? Je le regarde perplexe.

 

-          Alix ? dit l’homme que je ne connais pas. Je suis Evan, le premier conseiller de Suprême. Nous vous avons fait venir car nous avons besoin de vous. Nous allons mener une expédition à l’extérieur et André n’étant plus capable de nous aider, il vous a formé à le remplacer. Je l’entends parler et regarde en même temps André qui baisse les yeux.  Nous avons besoin que vous récupériez un appareil pour nous.

-          Quel genre d’appareils ? 

-          Un générateur. A ce mot, je comprends mes 2 semaines de formations intensives.

-          Quand ? 

-          A vrai dire, maintenant. L’expédition commence aujourd’hui.

 

Il fait un signe de main à un garde :

 

-          Suivez-le, il vous amènera à la troupe pour vous changer et nous nous reverrons devant la porte.

-          La porte ? 

-          Oui, celle de l’Olympe.

 

Evan a l’air content de lui. Le sérum a donc agi comme il l’espérait. Je n’ai pas fait d’esclandre, ni poser trop de questions, ni refuser la proposition. Pour lui, cela signifie que je suis sous le contrôle, que le sérum progresse en moi tel un venin. Bien au contraire, j’avale l’information progressivement et j’ai bien compris qu’il ne fallait pas faire de sienne dans cet endroit. Les rebelles disparaissent on ne sait où, les curieux pareils. Certes, je cache ma colère, mais mon objectif reste le même quel que soit le temps que cela peut prendre.

 

Le garde me laisse dans une pièce assez sombre pour une fois et m’indique du doigt un box ou se trouve différentes affaires puis ajoute « 10 minutes ». Aussi peu, pensais-je. Ma tête est encombrée de milliers d’interrogations mais je dois prendre les choses comme elles viennent, une à une. Je change donc de vêtements, enfilant un pantalon et un haut noir, des chaussures noires ressemblant à des boots et une veste marron sombre. J’attache mes cheveux avec les élastiques mis à ma disposition et attrape le sac à dos devant moi. Je l’ouvre et découvre des lunettes de soleil ou lunettes de protection, leur taille est entre les deux, ainsi que d’autres éléments que je ne connais pas. J’en profite d’être à l’abri des regards pour déposer la pierre bleue dans la poche intérieure de la veste. Puis, je m’assois sur le banc patientant que l’on vienne me chercher.

 

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Commentaires
B
A quand la suite ? J'ai trop hâte 😁😁
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