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Fictions lesbiennes E.G.O.
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5 janvier 2020

TCHAT.com - Chapitre 8

Chapitre 8

 

J’ai passé le week-end au fond du lit et seule. Lucie avait insisté pour rester avec moi mais je préférais être seule. Je n’avais pas envie de partager quoi que ce soit avec quelqu’un car je savais très bien que Lucie aurait voulu en savoir plus. Et je ne me sentais pas capable de lui parler de tout ça, tout du moins pas encore.

 

Je suis retournée au travail lundi matin. Je ne trouvais pas le sommeil chez moi et je ressassais toute cette histoire à longueur de temps. Alors autant aller travailler ça m’occupera l’esprit.

 

J’ai senti tous les regards sur moi lorsque j’ai pris le couloir pour aller dans mon bureau. J’imagine que tout le monde était au courant. Ça m’énerve et me soulage à la fois. Je ferme la porte derrière moi et baisse les stores. Après avoir posé mes affaires, je m’approche des vitres et regarde à travers les stores. Les collègues jettent des coups d’œil vers moi et chuchotent.

 

Arf !

 

Je déteste être l’attention de la foule.

 

Je viens poser mes fesses sur le fauteuil en lâchant un soupir.

 

J’allume l’ordinateur et je n’ai pas le temps de rentrer mon mot de passe que l’on frappe à ma porte.

 

-          Entrez !

 

Un homme svelte d’une quarantaine d’année passe le pas de la porte pochette sous le bras.

 

-          Madame DANVERS ?

-          Oui dis-je en restant assise sur ma chaise.

 

Il s’avance jusqu’à se trouver au bord de mon bureau et me tendant la main m’annonce :

 

-          Maitre HOOVERS, je représente Madame LEGRAND et son entreprise et j’aimerai m’entretenir avec vous au sujet de M.Michel CASANOVE.

-          Euh…comment ça ?

-          Vous avez fait les démarches de votre côté, du nôtre, nous souhaiterions le licencier. Pour ce faire, j’aurai besoin de vous poser des questions sur ce qu’il s’est passé.

 

Je réfléchis l’espace de 5 secondes et l’idée qu’il le vire me réconforte.

 

-          Très bien, je vous écoute.

-          A vrai dire, allons dans la salle de réunion, cela sera plus adéquat.

 

Ok.

 

Je me lève et le suis.

 

Je m’installe en face de lui et le regarde ouvrir sa pochette et déposer différents papiers devant lui.

 

-          Excusez-moi je suis en retard

 

Je me retourne pour la voir pénétrer dans la salle et venir s’installer à côté de l’avocat.

 

Mais…Mais…Qu’est-ce qu’elle fait là ?!

 

-          Je croyais que l’on devait être seul, dis-je à l’avocat en le fixant

-          Madame LEGRAND doit être présente en tant que directrice de l’agence.

 

Je serre les dents et repose mon dos dans le fauteuil en regardant ailleurs plutôt que devant moi.

 

-          Très bien commençons, ajoute-t-il.

 

Elle vient s’asseoir à côté de lui et je n’ose la regarder.

 

-          Alors, M.CASANOVE vous a agressé dans l’ascenseur, est-ce exact ?

-          Oui

-          C’était… il cherche dans ses papiers

-          Mercredi…en fin d’après-midi, ajoutais-je

 

Il prend son stylo et entoure cela dans son calepin.

 

-          Pouvez-vous m’expliquer ce qu’il s’est passé exactement ?

 

Je me réajuste sur le fauteuil, mes mains sont sur mes cuisses et après avoir pris une grande inspiration je prends la parole :

 

-          J’étais dans l’ascenseur, il est rentré avec un collègue à lui. Lorsque son collègue est descendu au 4ème étage, il s’est retourné vers moi pour me parler et s’excuser.

-          Des excuses ? A quel propos ? me demande-t-il

-          A chaque fois que l’on se voyait pour le travail, il n’arrêtait pas de faire des insinuations assez malsaines, il a essayé de m’embrasser une fois dans la salle de repos.

-          Et vous n’en avez pas parlé à votre directrice ?

 

Je la regarde et je vois quelque chose dans ses yeux différents des autres jours. Je ne saurais pas dire quoi mais c’est entre la culpabilité et la tristesse. Je baisse la tête puis réponds à l’avocat :

 

-          J’ai essa…je ne pensais pas que ça allait prendre ses proportions.

 

Il hoche la tête, notant quelque chose sur son calepin et me demande de continuer :

 

-          Il a voulu que l’on se serre la main pour enterrer la hache de guerre et j’ai cru un instant qu’il était sincère. Alors je lui ai serré la main et là…je baisse les yeux car je n’arrive plus à les regarder en parlant, une de mes mains vient dans ma nuque et je commence à malaxer mon cou par nervosité. Il m’a plaqué contre la paroi de l’ascenseur et a serré sa main autour de mon cou pour me maintenir.

 

Un frisson me parcourt lorsque je dis cela. Je redresse la tête et prends mon courage à deux mains pour continuer et pour cela, je cherche la force dans son regard. Je déglutis péniblement et la fixe. Je ne sais pas pourquoi je fais cela, mais j’aimerai qu’elle soit à côté de moi et qu’elle me prenne dans ses bras où me tienne la main pour m’aider dans cette épreuve.

 

-          Il a resserré ses doigts sur mon cou pendant qu’il caressait ma cuisse et relevait ma jupe. Il avait sa tête dans mon cou et je l’entendais respirer et…il s’est reculé et a arraché mon chemisier…il a posé sa main sur mon…j’ai réussi à m’enfuir quand l’ascenseur est arrivé à l’étage et que les portes se sont ouvertes.

 

Je ne la quitte pas du regard et elle non plus.

 

-          Vous portiez donc une jupe, de quelle taille ?

 

Je tourne ma tête vers lui ne comprenant pas trop sa question.

 

-          Comment ça ? Taille normale.

-          Au-dessus du genou ?

 

Je fronce des sourcils et réponds :

 

-          Oui…

-          Le chemisier était comment ?

 

Je me réinstalle encore une fois dans le fauteuil et demande :

 

-          Je ne comprends pas trop en vous voulez en venir ?

 

Il pose son stylo sur la table et me regarde comme si j’étais bête puis me dis :

 

-          Sachez que j’essaye de comprendre ce qui a poussé M.CASANOVE à agir de la sorte. A-t-il été attiré par vous ? Votre tenue l’a-t-elle induite en erreur ? Lui avez-vous fait des avances ?

 

A tout cela je pense tomber de ma chaise…heureusement que je suis assise sinon je serai par terre.

 

-          Vous plaisantez ? Mon ton est froid et agressif.

 

Il va pour parler lorsque ma directrice prend la parole.

 

-          Mademoiselle DANVERS a toujours eu une tenue irréprochable, très professionnelle. Je ne l’ai jamais vu avoir un comportement qui aurait pu la compromettre et elle n’a jamais donné l’impression de chercher ce genre de comportement envers la gent masculine.

 

L’avocat la regarde pour juger ce qu’elle dit et au bout d’un moment demande :

 

-          Vous vous côtoyez souvent Mademoiselle DANVERS et vous-même ?

 

Elle se redresse sur sa chaise et répond assez nerveusement :

 

-          Nous avons souvent des réunions de travail.

-          Simplement professionnel alors ?

 

Il continue d’écrire pendant qu’elle répond :

 

-          Oui Mademoiselle DANVERS est un atout précieux de l’entreprise, je ne peux pas me passer d’elle.  Elle est respectueuse et sincère même si parfois elle est maladroite mais en aucun cas elle n’aurait fait des avances à cet homme.

 

Elle ne peut pas se passer de moi !!!

 

Elle me regarde et ses yeux veulent me dire quelque chose. Mais je n’ai pas l’esprit pour ça, je suis assez énervée par cet avocat qui insinue des choses à mon sujet.

 

-          Je suis désolé de vous poser ce genre de question mais je suis obligé dans le cadre de mon enquête. Si nous souhaitons licencier M.CASANOVE j’ai besoin de connaitre l’ensemble des détails et notamment vous questionner sur des sujets qui peuvent vous sembler dérangeants.

 

Je ne dis rien et écoute ce qu’il dit.

 

-          Continuons si vous le voulez bien.

 

Je hoche la tête légèrement pour l’inciter à me poser ses fameuses questions dérangeantes, sachant qu’il est très bien parti sur cette pente sinueuse.

 

-          Je récapitule, c’était un mercredi en fin de journée, cela s’est passé dans l’ascenseur, il y a eu attouchement mais pas de viol, vous étiez vêtue d’une jupe et d’un chemisier, vous n’avez jamais eu d’échanges autres qu’amicaux avec lui, est-ce bien cela ?

-          Oui c’est ça.

-          Depuis combien de temps êtes-vous dans l’entreprise ?

-          Cela va faire deux ans.

 

Il cherche encore dans ses papiers et enchaine :

 

-          M.CASANOVE est quant à lui salarié depuis maintenant 15 ans si j’en crois mes informations.

 

Il regarde ma chef qui lui confirme ses dires.

 

-          Depuis 15 ans, il n’y a eu aucun rapport de ce genre-là à l’encontre de M.CASANOVE ?

 

Il demande cela à ma chef qui lui répond :

 

-          Je suis directrice ici depuis 6 ans et je n’en ai jamais entendu parlé. Rien ne m’a été rapporté à ce sujet.

 

Il continue d’écrire et me regarde :

 

-          Que faisiez-vous avant d’être engagé ici ?

-          La même chose mais dans une autre ville.

-          Pourquoi avoir changé d’entreprise ? De ville ?

-          C’était une opportunité pour moi. L’entreprise est très réputée au niveau national et Madame LEGRAND est connue pour être l’une des meilleurs dans ce domaine. Quand le poste a été ouvert, j’ai sauté le pas et passé l’entretien.

-          Hum hum

 

Ça veut dire quoi ça ?!

 

-          Dans votre ancienne entreprise avez-vous eu des soucis de ce niveau-là ?

 

Ok alors là ça en est trop !

 

-          Que voulez-vous dire ?

 

Mon cœur s’accélère et j’ai du mal à rester à ma place.

 

-          Avez-vous subi un quelconque type d’harcèlement ?

-          Non

 

Je regarde ma chef à la recherche d’une aide mais cette dernière scrute l’avocat et ce qu’il écrit.

 

-          Très bien donc aucun problème dans votre ancienne entreprise. Ce qui m’interpelle c’est qu’en 15 ans de carrière nous n’avons eu aucune remonté au sujet de M.CASANOVE et …

 

Je ne le laisse pas finir sa phrase et le coupe :

 

-          Et vous pensez que j’ai fabulé ?

-          Non je ne remets pas votre histoire en question ?

-          Mon HISTOIRE ? je me lève de la chaise avec peu de grâce et continue : ce n’est pas une histoire mais une agression. Je n’ai pas inventé tout cela et si vous ne me croyez pas vous pouvez regarder les vidéos de surveillances.

 

Je commence à partir lorsqu’il ajoute :

 

-          Mademoiselle DANVERS, nous n’avons pas terminé

-          MOI j’en ai terminé

 

Je ne prends pas la peine de regarder derrière moi. J’entends simplement ma chef lui parler et peu importe ce qu’elle dit ou ce qu’elle pense, une chose est sûre soit ils le virent soit c’est moi qui pars mais en aucun cas je ne resterai sur le même lieu de travail que lui.

 

Je claque la porte de mon bureau et me remets à faire les cent pas.

 

Non je ne vais pas craquer, il ne le faut pas.

 

Soit forte Madie, respire…

 

Inspire, expire, inspire, expire…

 

Si je craque ça sera pire et il me faut être forte.

 

J’attrape mon téléphone et porte les écouteurs à mes oreilles. Je mets une musique pour me faire penser à autre chose. Il faut que je me change les idées.

Je commence à écouter les premières notes et je me demande pourquoi c’est toujours dans des moments pareils que je tombe sur une musique douce, limite sentimentale, limite déprimante !

 

Je m’arrête net et ferme les yeux en levant la tête. J’inspire profondément et je relâche toute cette colère que j’ai en moi. La voix de la chanteuse me fait du bien, je me concentre dessus écoutant la mélodie et laissant les notes parcourir mon corps.

 

Lorsque j’ouvre les yeux je me retrouve nez à nez avec deux iris noirs.

 

Ok si elle est là pour m’engueuler qu’elle le fasse. De toute façon, vu ma réaction avec l’avocat je doute qu’elle soit là pour autre chose.

 

Je ne prends même pas la peine d’enlever mes écouteurs, je pense que si elle me crie dessus je l’entendrais à travers, au pire elle arrachera les fils.

 

Elle est tout de même bien proche de moi. Elle lève le bras et je sens qu’elle va arracher l’écouteur. Je ferme légèrement les yeux m’attendant à une désagréable sensation lorsque l’écouteur quittera mon oreille.

 

Mais c’est au contraire une main toute douce qui vient saisir la mini enceinte.

 

J’ouvre les yeux et la fixe mettre l’écouteur à son oreille. Elle ne quitte pas mon regard et on reste face à face de longues secondes.

 

Je ne sais pas pourquoi elle est là face à moi. Je ne sais pas ce qu’elle pense. Je ne sais pas ce qu’elle veut. Mais à cet instant précis j’ai l’impression d’être avec Miss_QUEEN, celle qui prenait de mes nouvelles, qui me donnait le sourire quand je n’allais pas bien.

 

En face de moi j’ai cette femme aussi belle qu’intelligente, avec sa personnalité que j’ai apprise à connaitre par messages interposés. Je ne suis pas fan de la femme qu’elle est au boulot avec son coté ferme et sec mais elle...

 

Elle retire l’écouteur de son oreille, de sa main elle dégage une mèche de mes cheveux et replace l’objet à sa place. Sa main glisse dans mon cou et du bout de ses doigts elle vient effleurer les traces restantes. Elle ouvre la bouche et j’attends qu’elle dise quelque chose mais elle la referme aussitôt. Elle me regarde encore quelques secondes puis repars du bureau.

 

Je reste sur place ne sachant pas du tout ce qu’il vient de se passer.

 

Elle m’a peut-être pardonné ?

 

Ou alors elle a de la pitié pour moi…

 

**********

 

L’après-midi arriva à grands pas. La matinée avait été très rapide notamment avec cet avocat de malheur. Le déjeuner fût aussi court car j’avais préféré le passer à mon bureau plutôt qu’à la cafétéria.

 

Oui je n’aimais pas trop être le centre des festivités alors toute une population me scrutant et parlant derrière mon dos, très peu pour moi. J’ai préféré faire un tête-à-tête avec un plat de pâtes à la bolognaise.

J’en avais profité pour prendre de l’avance sur CHAMIZEL projet numéro 1. J’étais assez fière tout de même de la réussite du projet et qu’ils me fassent assez confiance pour me confier le second. De là à être indispensable, je ne pense pas.

 

J’ai légèrement repensé aux propos de l’avocat mais j’ai vite pris la décision de penser à autre chose pour ne pas m’énerver à nouveau. Il me fallait avancer et ce n’était pas en repensant au passé et à des choses douloureuses que l’on pouvait faire cela.

 

J’arrive donc dans la salle de réunion avec la ferme intention de rester concentré sur ce que la directrice va nous raconter.

 

Généralement le lundi après-midi est consacré à une petite réunion réunissant l’ensemble du personnel pour faire le point sur les projets, leur déroulement, les idées, les futures propositions…enfin tout ce qui concerne les publicités.

 

Je m’installe au fond de la salle pour éviter que les regards ne dévient trop vers moi durant la présentation de Madame Madame et c’est une bonne place si l’on veut éviter de tourner la tête. Au moins j’aurai ma chef juste en face de moi.

 

Tout le monde s’installe et elle prend la parole. Quelques chuchotements s’entendent mais elle les remet vite fait à leur place. Pendant ce temps, je pose mes coudes sur la table et la regarde parler, bouger, animer la réunion.

 

Les minutes passent à une allure terriblement longue, je sens mes paupières lourdes. Je bouge et rebouge histoire de me tenir éveillée mais c’est vraiment difficile. Mon coude est posé sur l’accoudoir pour supporter ma tête qui manque de venir s’écraser sur la table. La directrice nous passe en revue l’ensemble des publicités qui ont été menées jusqu’à présent. Les vidéos défilent ainsi que leur musique le tout dans un noir presque total. Je profite de l’occasion pour poser mes bras sur la table et faire une micro sieste de 3 minutes, juste le temps de la vidéo.

 

Ça fait un bien fou de fermer les yeux en se sentant en sécurité. Je n’arrive pas à dormir chez moi mais là, entouré de toutes ces personnes, je sens mes paupières s’affaisser doucement et ma respiration ralentir.

 

Je vais me reposer un instant, juste un court instant…

 

J’ouvre les yeux après ce qui me semble être une minute. Nous finissons la réunion dans un silence de plomb et retournons chacun et chacune dans nos bureaux. J’ai besoin de me désaltérer et me rends dans la salle de repos. Je porte le verre à ma bouche et l’eau fraiche qui coule le long de ma gorge me fait un bien fou. J’entends un bruit derrière moi et me retrouve en face de Michel et de son sourire de sadique. Instinctivement, je me recule jusqu’à me coller le long du mur. Mon cœur s’accélère lorsque je le vois avancer vers moi. J’essaye de me décaler vers la sortie mais mon corps est comme immobilisé sur place. J’ouvre la bouche pour appeler à l’aide mais aucun son ne sort.

 

Qu’est-ce qui se passe ???

 

J’ai l’impression que mes pieds sont scellés au sol. J’essaye de me rassurer que tout va bien se passer. Mon palpitant augmente de seconde en seconde à l’approche de Michel. Il n’est qu’à quelques centimètres de moi lorsque je sens sa main se poser sur mon épaule. Je veux hurler mais je n’y arrive pas. La seule chose qui réagit ce sont mes yeux et mon rythme cardiaque. Je sens que mon cœur va lâcher. Je force de tout mon être pour lever le pied mais rien. Il approche son visage trop près du mien tandis que sa main descend le long de mon bras.

 

Non il ne va pas le faire…

 

Non il ne faut pas que je le laisse faire….

 

Aidez-moi…s’il vous plait aidez-moi…

 

-          Madie, réveille-toi

 

Je me redresse d’un seul coup et regarde tout autour de moi.

 

Ou suis-je ?

 

Un coup d’œil à droite puis à gauche. Mon rythme cardiaque n’est pas encore redescendu et je dois avoir l’air d’une folle. Après quelques secondes, je regarde la personne en face de moi. Je cligne plusieurs fois des paupières et je suis surprise de voir Madame LEGRAND, un air inquiet sur le visage, me fixant de ses yeux noirs.

 

-          Vous étiez en train de rêver…

 

Je passe mes mains sur mon visage pour me rafraichir les idées et réponds :

 

-          C’était plus un cauchemar

-          Oh !

 

Je regarde à nouveau autour de moi et suis interloquée de voir qu’il n’y a plus personne. J’ouvre la bouche pour poser une question mais intérieurement j’ai peur de la réponse et de ce qui va suivre :

 

-          La réunion est finie ?

 

La fin de ma phrase est dite sur un tout petit ton.

 

Pitié ne crie pas trop fort contre moi.

 

-          Oui depuis environ une heure

 

Une heure !!!

 

Pas possible !

 

Elle doit bien voir ma tête décomposée et enchaine :

 

-          Vous dormiez et je n’ai pas osé vous réveiller. Vous aviez l’air paisible au début…puis vous avez commencé à vous agiter alors…

 

Elle est mignonne.

 

-          Merci…j’ai beaucoup de mal à dormir en ce moment et désolée de m’être assoupie lors de la réunion, ça ne se reproduira plus.

-          Ce n’est pas grave.

 

Je ramasse mes affaires et l’entends faire de même en fermant son ordinateur portable qu’elle met sous son bras.

 

Elle ne m’a pas crié dessus et elle est restée avec moi tout ce temps. Elle aurait pu me laisser seule et retourner à son bureau.

 

Pourquoi ce changement de comportement subitement ?

 

J’espère qu’elle ne prend pas pitié pour moi car je détesterai ça.

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