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Fictions lesbiennes E.G.O.
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6 février 2020

2516 - Chapitre 9

CHAPITRE 9

 

 

Les portes de l’Olympe s’ouvrent en grand et le groupe d’expédition fait son retour. A leur tête Éric. Suprême et Evan sont présents et ont hâte de savoir ce qu’il en est. Evan s’approche d’Éric. Il veut l’étreindre mais les règles sont strictes. Le contact doit se faire rare et principalement en privé. Alors, il lui tend une main accompagnée d’un grand sourire et d’une main sur l’épaule.

 

-          Mon frère, je suis content de te revoir, annonce t’il.

 

Suprême les rejoint. L’ensemble de l’équipe s’assoit dans un coin de la salle. La marche ou plutôt la course a été fatigante. La peur, le stress, tout cela les avait épuisés tous autant qu’ils sont.

 

-          Éric, rapportez-moi de bonnes nouvelles. Avez-vous le matériel ? demande Suprême.

-          Oui Suprême, nous en avons des éléments.

 

Suprême relâche un souffle. Cette situation l’a légèrement stressé mais cette nouvelle le rassure.

 

-          C’est un soulagement. Vous avez l’air tous très fatigués, prenez le temps de vous reposer. Evan, demandez à ce que le matériel soit transporté dès maintenant afin d’être installé le plus vite possible. Quant à vous Éric, retrouvez-moi ce soir autour d’un diner entre généraux, vous nous raconterez cette aventure. 

-          Oui. Suprême va pour partir quand Éric l’interpelle :  Suprême ? celui-ci se retourne, Éric s’avance et dit de voix basse : Suprême, nous avons été attaqués dehors.

-          Rien de grave j’espère, rétorque-t-il, l’on m’a rapporté que les animaux étaient féroces mais je suis sûr que pour vous cela n’était rien, dit-il toujours en souriant.

 

Evan sourit aussi à cela. Il connaissait son frère et il savait qu’il n’avait peur de rien, surtout pas des animaux. Il avait déjà eu affaire à certaines espèces et il était toujours revenu indemne.

 

-          Ce n’était pas des animaux mais des hommes !

-          Des hommes, s’exclame Evan, ce n’est pas possible !

 

Suprême ouvre de grands yeux :

 

-          Des hommes ? impossible ! La fatigue à du vous rendre trompeur.

-          Je vous assure Suprême, il s’agissait bien d’humains. Nous avons perdu quelques-uns de nos hommes et femmes suite à leur attaque. Il regarde l’ensemble de sa troupe.

 

Evan se rend compte effectivement qu’il en manque.

 

-          Mais comment est-ce possible ? demande Evan

-          Nous en reparlerons ce soir, en attendant reposez-vous. Evan venez avec moi, allons-nous occuper d’annoncer la bonne nouvelle aux techniciens

 

Evan laisse son frère stupéfait de la réaction de Suprême. Lui aussi se demande comment des hommes peuvent exister et vivre en dehors de ces murs. Pour Éric, la réaction de Suprême est étonnante. Il a eu l’air surpris certes mais pas tant que ça. C’était plus de l’étonnement que quelqu’un qui découvre l’existence d’autres êtres humains.

 

Suprême sait très bien que des hommes et des femmes vivent à l’extérieur de ces murs. Seules deux personnes de l’Olympe sont au courant de cela. L’information est contenue depuis des années. Rare les personnes en expédition les rencontrent. La plupart n’en revenait même pas et pour les survivants une solution de secours était trouvée.

 

Romane s’approche d’Éric. Elle a vu la scène et ne comprend pas la réaction des dirigeants. Elle qui a toujours suivi les ordres, qui est fière de faire partie de cette population de résistants au monde extérieur, ne comprend pas ce manque de curiosité pour quelque chose qui est normalement impossible.

 

-          Qu’a-t-il dit ? demande-t-elle.

-          A quel sujet ? 

-          Pour les hommes qui nous ont attaqués ? 

 

Il la regarde. De toute sa vie, il n’a jamais autant parlé, ni partagé que ces derniers jours.

 

-          Rien ! 

 

Stupéfait elle ajoute :

 

-          Et pour Alix ?

 

Sur le même ton il lui répond

 

-          Tu l’as vu autant que moi, c’est fini ! et il s’en va.

 

Il ne veut pas paraître faible devant Romane. Il avait bien aimé Alix, sa différence, son aspect physique avait fait ressortir en lui quelque chose qu’il ne connaissait pas. Et il s’en voulait de lui avoir fait subir ces derniers instants comme cela. Elle avait eu raison depuis le début, elle ne mentait pas, elle n’avait pas de visions.

 

Romane regarde la porte de l’Olympe. Cette grande porte qui est le seul moyen d’aller à l’extérieur. Alix est-elle vraiment morte ? Les possibilités qu’elle puisse survivre à une chute telle que celle-là est quasi nulle. Elle le sait elle-même et pourtant elle veut croire à l’impossible.

 

-          Evan, je vous laisse finir les modalités de contrôle avec les techniciens. Faites-en sorte que cela soit fait en toute discrétion. L’équipe de jour est prête, tenez-moi au courant quand tout cela sera fini. N’oubliez pas notre diner de ce soir.

-          Oui Suprême, je m’occupe de cela.

 

Suprême s’en va, accompagné de son garde du corps habituel, il sort de sa poche une sorte de transmetteur et appui sur un bouton qui se met à clignoter. Il continue son chemin, croisant d’autres gardes, croisant la population qui le salut d’un signe de tête vers le bas. Il marche dans l’Olympe quelques minutes, le temps de traverser le hall principal et d’atteindre cette fameuse porte rouge.

 

-          Attendez-moi là ! exige Suprême au garde.

 

Celui-ci se met dos à la porte, obéissant. Suprême passe cette entrée et se dirige au fond de ce long couloir sombre. Il place le transmetteur devant une plaque métallique et une seconde porte s’ouvre. Il pénètre dans cette nouvelle pièce et prononce :

 

-          Nous avons un problème, ils savent que nous ne sommes pas seuls.

-          Ont-ils posé des questions ? 

-          Le chef d’expédition seulement, et il grimace de déception.

-          Très bien, nous avons de quoi le résonner en cas de difficulté, l’homme se retourne. Il s’agit d’un homme d’une quarantaine d’années, les cheveux noirs. Contrairement aux autres de l’Olympe ses yeux sont sombres comme la couleur de la nuit et son regard ne laissent transparaitre que de la noirceur. C’est ce même homme qui injecte un produit à Nico. Ce dernier sur la table ne réagit presque plus aux doses, il a l’air drogué, les paupières à moitié closes et le regard vide. Par moments, il convulse deux à trois secondes puis, retourne presque dans un état végétatif.

-          Il s’agit du frère de mon bras droit…

-          Espérons alors qu’il ne pose pas de problème. Souvenez-vous la dernière fois, et il se lève de sa chaise, se postant face à Suprême et le regardant bien droit dans les yeux.

-          Je m’en souviens, dit Suprême en avançant.

-          Nous n’avons pas le droit à l’erreur. Qui sait comment la population réagirait s’ils apprenaient cela. Ce serait la panique. Nous sommes peut-être une civilisation responsable et obéissante mais nous restons des hommes. Le passé nous montre exactement ce dont nous sommes capables. 

-          Je le sais, je le sais, rétorque-t-il en faisant quelques pas. Vos recherches avancent-elles ?

-          Je suis sur le point d’avoir trouvé le bon dosage, répond-il sourire aux lèvres. Comme je vous l’avais dit. Nous allons pouvoir commencer les tests.

-          C’est parfait, Suprême retrouve de son énergie à cette bonne nouvelle. Son air déprimé disparaît pour laisser place à son éternel visage de bienfaiteur. Cet air supérieur qu’il arbore avec tant de complaisance. Les choses avancent peu à peu. Le plan fixé se dessine au fur et à mesure des découvertes faites sur les SEPA.

 

**********

 

L’ensemble de la troupe a repris ses quartiers. Chacun d’entre eux a bien mérité un repos prolongé. Les efforts qu’ils ont fournis lors de ce périple, l’attaque subit au retour, la perte de collègues. Même si la plupart manquent d’empathie, Romane elle en déborde. Elle a appris à se contenir. De retour dans sa chambre, elle dépose ses affaires sur son lit. Elle s’était aménagée une petite pièce au fond de son laboratoire. Cela lui permet d’être proche des machines en cas d’incident et de pouvoir vivre comme il lui plaît à l’abri des regards. Elle repense à tout cela. Elle n’arrive pas à se sortir de la tête qu’elle a abandonné Alix. Malgré ce que Éric lui a fait subir avant l’attaque, elle a su se ressaisir et les rattraper. Mais pourquoi a-t-il fait ça ? Pourquoi la rendre vulnérable en dehors des murs de l’Olympe ? Elle sait très bien ce qu’ils font subir au SEPA. Les amadouer pour éviter qu’ils ne se rebellent. Même certains natifs avaient été exposés à ce sérum. Elle y avait échappé. Son savoir, ses connaissances, sont intellects, tout cela est vital pour le Dôme malgré tout, on lui avait bien fait comprendre que personne n’est irremplaçable. Alors, elle profite de son peu d’intimité dans ce labo pour laisser libre cours à ses pulsions. Parfois, elle y danse ou plutôt elle bouge dans tous les sens. Elle y exprime sa colère en criant ou alors elle rigole à pleins poumons. Mais ce soir-là, ce sont des larmes de tristesse qui prennent vie dans cette pièce. C’est la première fois qu’elle ressent cela, la première fois qu’elle pleure. Les gouttes se déversent sur ses joues dans un silence profond où seuls ses paupières réagissent.

 

 

C’est une intense chaleur qui me fait ouvrir les yeux. Le regard embué, j’essaye de discerner le lieu dans lequel je me trouve.

 

Que s’est-il passé ?

 

Je me souviens clairement du sérum transperçant mon corps, de l’attaque de ces autres humains, d’avoir essayé de m’enfuir en grimpant la montagne puis de ma chute. Par contre, ce qui reste totalement flou c’est, comment suis-je encore en vie et comment suis-je arrivée là ?

 

Je me redresse péniblement, j’ai des douleurs au niveau des côtes, ma vue s’améliorant me permet de voir plus distinctement ce qui se trouve autour de moi. De la roche de part et d’autre. Mon poignet droit est attaché au mur par le biais d’une chaine. Je tire dessus pour essayer de me dégager mais rien n’y fait, seul le son du métal cognant contre la paroi résonne dans la pièce. J’entends des bruits de pas venir dans ma direction. Mon regard se porte sur la seule entrée lorsque deux personnes font leur apparition. Je ne bouge plus. L’un d’eux s’approche de moi et instinctivement je viens me coller à la roche. Habillé d’une tenue sombre, le visage caché dans un linge, leurs mains sont recouvertes de gant.

 

-          Où suis-je ? Qui êtes-vous ? demandais-je

 

Aucune réponse de leur part, en même temps, je ne m’attendais pas à une discussion mais au moins une petite réponse. La personne en face de moi pose sa main sur mon visage, fait basculer ma tête sur le côté, dégage les cheveux au niveau de mon cou et inspecte le tatouage. Il sort un appareil de sa poche et le fait glisser sur ma peau. Mn visage sur le côté, il regarde l’appareil et fait un signe de tête à l’autre personne. Il relâche enfin son emprise.

 

-          Qu’est-ce que vous voulez ? je touche mon cou plus pour vérifier que ma peau va bien qu’autre chose.

 

L’autre personne sort un objet de sa poche et me demande :

 

-          Ou as-tu eu ça ?

 

C’est une femme !

 

Elle tient entre ses doigts la pierre qu’André m’avait donnée.

 

-          C’est un cadeau

-          De qui ? demande-t-elle en se rapprochant de moi en haussant la voix

-          Un homme…

 

Elle tend la pierre à l’autre personne et murmure quelque chose. Ils me regardent un instant et commencent à partir.

 

-          Eh ? on est où là ?

 

Elle se retourne et me répond :

 

-          En enfer !

 

 

Mya doit recevoir les individus de l’expédition un par un dans son cabinet médical. On lui a demandé de faire des tests pour savoir s’ils n’avaient ramené aucune bactérie. Elle avait entendu dire que certains n’étaient pas revenu. Elle avait de la peine pour eux mais elle ne voulait pas le montrer. Elle commence par Romane, elle ne l’avait pas vu depuis un long moment, elle savait qu’elle s’était isolée depuis quelque temps.

 

-          Installes-toi, lui dit-elle en désignant le siège devant elle, comment vas-tu ? tu n’as pas été blessé ?

-          Non je ne suis pas blessée.

 

Mya s’approche d’elle et lui passe un objet sur l’avant-bras. Romane est assez éteinte par rapport à d’habitude.

 

-          Tu es bien calme…je t’ai connu plus enjouée que ça, lui chuchote-t-elle en lui adressant un sourire des plus maternels.

 

Romane joint les mains et les coince entre ses genoux.

 

-          Là-bas…on s’est fait…j’étais tellement contente de participer à tout ça et de voir comment c’était en dehors du dôme. Ce qu’il lui a fait…je ne comprends pas…Elle se lève et commence à tourner dans la pièce. Pourquoi ? C’était qui eux ? Elle est morte tu sais ?!

 

Mya ne comprend pas tout ce qu’elle vient de dire mais voit bien que Romane n’est pas dans son état normal.

 

-          Qui est morte ?

-          Alix

 

A son prénom, Romane sent les larmes se former. Elle essaye de les cacher mais ses yeux ne trompent pas. Mya n’est pas dupe, elle ne l’a jamais vu dans cet état et normalement elle devrait signaler un tel comportement. Malgré tout, elle fait quelque chose qui est interdit mais elle connaît Romane et sa façon d’être et sait très bien qu’elle ne dira rien.

 

-          Tu sais que je suis là si tu as besoin de parler, lui glisse-t-elle tout bas et s’approchant d’elle la prend dans ses bras.

 

Romane ne se fait pas prier et l’enlace à son tour, laissant les sanglots qu’elle retenait se déverser sur l’épaule de la doctoresse.

 

Mya a enchainé les 15 personnes de l’expédition en terminant par Eric, froid comme un glaçon. Ils avaient été en classe ensemble, elle savait qu’il n’était pas avare en bavardage mais là, elle fût surprise de ce silence profond. Elle sentait que quelque chose s’était passé en dehors de ces murs. Ce n’était pas la première fois qu’elle examinait les troupes revenant d’expédition. Elle avait l’habitude d’avoir affaire à des personnes fatigués, blessés, mais pour autant avec quelque chose dans leurs yeux de très expressifs. L’expression d’une découverte, d’un renouveau. Là, ce qu’elle constatait n’était que peine et un regard remplit de questions. Pourtant, aucun n’avait parlé de ce qui s’était passé. Ils répondaient tous aux questions succinctement, sans détails comme on leur avait appris.

 

Elle relit ses dernières notes lorsque rentre le référenceur dans son cabinet. Automatiquement, elle se lève de derrière son bureau. Elle ne l’avait jamais trop apprécié, il émanait quelque chose de cet homme qu’elle qualifiait de noirceur. L’Olympe était la représentation même d’une civilisation évoluée, ouverte sur la civilité et le comportement. Toute forme de rébellion, d’agressivité était rejetée. L’humanité avait subi trop d’atrocité à cause de cela et ils en avaient retenu la leçon. Les règles étaient strictes, trop strictes parfois mais sans cela ils ne survivraient pas, Suprême le répétait régulièrement.

 

-          On m’a dit que vous aviez examiné le groupe, dit-il en avançant jusqu’à elle.

-          C’est exact

 

Il passe le doigt le long du bureau et regarde son index puis le frotte contre son pouce.

 

-          Des constatations ?

 

Mya réfléchit un instant avant de répondre. Elle ne veut pas leur causer du tort. Le référenceur était l’homme qui se chargeait de réguler la population dans l’olympe, l’homme dans l’ombre de Suprême.

 

-          Peu de blessés, tous fatigués par le périple. D’ici une semaine ils pourront reprendre le travail.

 

Il ne répond rien et acquiesce de la tête en étant pensif. Puis, redressant la tête vigoureusement il la fixe scrutant si ce qu’elle dit est vrai. Sentant une légère pression sur elle, Mya décide d’enchainer.

 

-          Il a été convenu que je les revois dans une semaine pour valider leur reprise de poste.

-          Très bien, je reviendrais à ce moment-là alors.

 

Il se dirige vers la sortie sans un mot.

Mya ne l’appréciait vraiment pas.

 

**********

 

Ça doit bien faire 2 heures que je patiente seule dans ce que je peux qualifier de trou. Adossée au mur j’attends. Mon ventre crie famine depuis maintenant 30 minutes et j’ai la bouche toute pâteuse. Je prends ma tête entre les mains posées sur mes genoux. Un bruit dans l’angle me fait sursauter. Malgré la pénombre de la salle, je distingue un individu hésitant à rentrer. Il fait un pas puis un autre et je vois le jeune que j’avais croisé à l’usine. Un bol dans une main il s’avance doucement.

 

-          C’est toi que j’ai vu à l’usine ?! demandais-je sans demander. Il commence à faire un pas de recul. Non attend ! il me regarde timidement. Tu as quoi dans le bol ?

 

Il fait à nouveau deux pas dans ma direction et me tend ce qu’il tient. Un bol rempli de racine on dirait. Je fais une drôle de grimace puis lui adresse un petit sourire.

 

-          C’est quoi ? demandais-je en prenant un morceau dans ma main

-          De l’OCA

 

Je ne connais pas cette racine. Il me fait signe de mettre ça dans ma bouche. J’hésite un instant mais mon ventre me rappelant vite à l’ordre me fait me décider.

On dirait de la pomme de terre. Pas mauvais.

 

-          Merci, dis-je en mettant un autre bout dans ma bouche. Est-ce que je pourrais avoir quelque chose à boire ? j’ai extrêmement soif.

 

Il s’en va, je le suis du regard puis retourne à mon repas. Quelques instants plus tard, il est de retour avec un bol d’eau. Je ne perds pas un instant et bois d’une traite. Je le vois qui me regarde. Il sort de sa poche un objet qu’il me tend. La boîte à musique.

 

-          Comment ça marche ? me demande-t-il.

 

Je pose mon bol au sol et essaye de faire tourner la manivelle. C’est bloqué. J’imagine que ma chute n’a pas dû aider.

 

-          J’aurai besoin de quelque chose à bout pointu pour l’ouvrir…

 

Il sort de son autre poche une sorte de couteau suisse artisanale. Je trouve dedans le nécessaire pour ouvrir la boîte et replacer les quelques éléments qui avaient bougé. Je pense avoir réussi alors je lui tends la boîte et l’invite à tourner la manivelle. Les notes commencent à sortir et je vois un sourire se dessiner sur son visage. Je suis contente de lui faire plaisir. L’espace d’un instant, je me sens ailleurs. Deux personnes surgissent, l’un allant tout droit sur le jeune en le prenant par le bras et l’amenant en dehors du lieu, le second, après avoir vu ce que je tenais entre mes mains me fonce dessus. Il se saisit de l’outil, me pousse violemment contre la paroi et détache la chaine du mur. Il saisit cette dernière entre ses mains et m’oblige à le suivre. On arpente quelques différentes galeries souterraines puis l’on se retrouve dans un énorme trou lumineux. Le soleil agresse mes yeux qui s’étaient habitués à l’obscurité. Je regarde tout autour de moi et lève la tête par la même occasion. Nous sommes sous terre.

 

Je n’ai pas le temps de réaliser que je suis poussée violemment devant moi, trébuchant, je me retrouve genoux au sol.

 

-          Je l’ai retrouvé avec ça, dit l’homme qui m’a amené ici tout en tendant l’objet à la femme de tout à l’heure.

 

Elle regarde ledit objet et le range dans sa poche.

 

-          Tu comptais faire quoi avec ça ? me demande-t-elle d’un air dédaigneux.

 

Je me redresse tout en frottant mes mains contre mon pantalon.

 

-          Rien ! je ne faisais que réparer la boite à musique.

 

Elle regarde le jeune qui nous avait précédé, il baisse la tête. Il sait qu’il a fait une bêtise mais il ne pensait pas causer du tort en agissant de la sorte.

 

La femme ainsi que ces deux gardes du corps ont encore le visage recouvert d’un linge. Je n’arrive pas à savoir ce qu’ils pensent car je ne vois que leurs yeux et encore.

 

Elle fait un signe de tête au jeune pour qu’il parte de là.

 

-          Que me voulez-vous ? demandais-je une fois de plus.

-          De toi ? Tu n’es rien d’autre qu’un mouton de Suprême, sans personnalité, sans envie, sans jugement propre.

 

Je fais un pas en avant.

 

-          Vous ne me connaissez pas…

-          Pas besoin ! Tu es comme tous les autres…tu n’es rien.

 

Je fais à nouveau un pas lorsque quelqu’un me saisit le bras. Un regard en arrière qui me montre son garde.

 

-          Si je ne suis rien, laisse-moi partir alors…

-          Pour que tu donnes notre position ?…débarrasses- toi d’elle !

 

Elle fait à nouveau un signe de tête à celui qui me tient et ce dernier me tire d’un seul coup en arrière. J’essaye d’enlever mon bras de son emprise mais il referme férocement sa main sur moi. Je sens une grande vague de colère monter en moi. Il me fait avancer en me poussant dans le dos. Mes mains deviennent moites, j’ai le sang qui bouillonne, je sens que je vais exploser. Il me pousse à nouveau et là ça en est trop.

Je me retourne rapidement et je ne sais comment, met mon assaillant au sol. Je respire rapidement, très rapidement, j’ai l’impression que mes yeux vont sortir de leur orbite tant ils me brulent.

Un regard autour de moi, je récupère la pierre dans sa poche et prends mes jambes à mon cou. Je cours à travers les couloirs ne sachant où me diriger. Le son de personnes qui discutent me fait ralentir, je me cache dans un recoin. 4 personnes, hommes et femmes, rigolent tout en portant des choses dans leurs bras. Une fois qu’ils sont passés, je repars à la recherche d’une sortie lorsque je tombe nez à nez avec une femme. Je stop net et la fixe. Elle ne bouge pas également. J’ai l’impression de l’avoir déjà vu. Elle va pour ouvrir la bouche mais je me jette sur elle, pose une main sur sa bouche et la colle contre le mur.

 

-          Chut ! dis-je doucement.

 

Le bruit de personnes passant dans un couloir non proche se fait entendre. Ma main toujours sur sa bouche, je retiens ma respiration tout en étant collée à elle puis me recule légèrement.

 

-          Tu vas me mener à la sortie ok ? si tu fais le moindre bruit ou si tu appelles à l’aide, sache que je ne ferai pas de cadeau, si tu as compris cligne des yeux.

 

Cette dernière, cligne 2 fois des paupières et c’est avec crainte que j’enlève délicatement ma main de son visage.

 

Qu’elle n’est pas ma surprise de la voir elle !!!

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Commentaires
A
J'adore cette fiction, est-ce que tu la finiras un jour ?
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L
hey ! je viens de découvrir ton blogue, j'aime bien cette histoire ! ...j'espère que tu continuera ..! en attendant je vais me balader voir les autres histoires
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