A travers mes yeux
Je me souviens du jour…un mardi…en début d’après-midi. Je n’aurais jamais cru recevoir ça à ce moment-là.
On s’est appelées, comme d’habitude, pour se souhaiter bon appétit. On s’est racontées vaguement nos matinées.
Là, tout allait bien…Enfin… c’est ce que je pensais.
J’ai cru tomber de ma chaise lorsque j’ai lu son message.
Au début je n’y ai pas cru. J’ai dû le lire une dizaine de fois sans pour autant comprendre. Mes yeux se sont embués, mon cœur s’est accéléré et mes mains tremblaient.
Qu’est-ce qu’il se passe ?
Non… je ne rêve pas…elle me quitte ! Et en plus par message !!!
Et là tout se bouscule dans ma tête.
Tous ces moments passées ensemble, tous ces fous rire, ces joies, ces cris, ces pleures…tout ce qui faisait de nous un couple. Tout ça s’évanouie en seulement quelques lignes…
J’ai l’impression d’être oppressée. J’ai mal au cœur.
Qu’est-ce que je dois faire ? Est-ce que je lui réponds…ou pas…je ne sais plus, je ne sais plus rien.
4 ans de vie commune à tout partager et d’un seul coup je suis seule…perdue…triste.
Je me prends à tout repasser dans ma tête. Les sorties entre amis, au coin du feu, les balades à vélo, les petits déjeuners, les films sous la couette, les restos, les enguelades, les câlins, les voyages, les randos, la famille, les sourires, elle, nous…
Attend attend attend !
Allez respire…souffle…inspire, expire…
Qu’est-ce que j’ai fait de mal ?
Qu’est-ce qu’il se passe ?
J’ai beau réfléchir, je ne comprends pas.
Je ne l’ai pas revu. Elle a tout déménagé le jour même, à croire qu’elle avait prévu ça depuis longtemps.
Ça me fait mal…je suis dégoutée.
Oui…j’ai l’impression qu’elle s’est bien moquée de moi.
Les jours passent et je pense toujours à elle. Normal, tout m’y fait penser. Le petit déjeuner, regarder la télé, partager la salle de bain…
Son odeur me manque…
Je me fais du mal toute seule...je le sais mais c’est plus fort que moi…
On me dit, ça passera, tu trouveras mieux…oui peut être mais pour le moment j’ai juste mal car elle était tout pour moi.
Malgré tout, j’essaye de me relever. Je reprends mes marques de célibataire doucement. Pas le choix et puis il faut bien avancer et arrêter de pleurer sur son sort.
J’ai donc repris le sport à fond…mon exécutoire à la mélancolie. Courir me fait du bien, j’évacue toute cette souffrance par de la souffrance.
Je cours encore et encore…
Et lorsque je me pose pour admirer ce qui m’entoure, je prends conscience de la réalité.
Je suis seule mais en bonne santé.
Je suis seule mais aimée par ma famille, mes amis.
Je suis seule et alors…
Je me souviens du jour, c’était un mardi, le jour où tu m’as quittée, le même jour où je me suis relevée.